14/03/2018
Lank inn lévé, lavwal inn déroulé, labriz pé souflé, ala nou alé !
Nous devons rejoindre Lombok avant la fin du mois pour y laisser le bateau et nous entamons ce matin notre plus longue traversée du voyage jusqu’à présent.
15/03/2018
J’entends Max qui cri « canon ». Encore toute endormie je sors la tête pour découvrir des petites fesses blanches qui me regardent. Il était en train de prendre sa douche lorsque le poisson a mordu et dans l’excitation il a oublié de se rhabiller. Et avec une prise comme celle-là nos repas sont assurés pour les 4 prochains jours.
Il fait tellement beau et calme ce soir que nous nous faisons le luxe de faire un BBQ pour le diner. Et cerise sur le gâteau pendant que nous dégustons nos cuisses de poulet grillées a souhait des splashs attirent notre attention à côté du bateau. Dans la nuit de petits dauphins sont venus nous saluer et jouent comme des fous dans le sillage du bateau.
16/03/2018
De quart ce matin-là, l’océan sait s’y prendre pour me souhaiter une bonne journée.
ENGANNO
Perdu au milieu de nulle part se trouve Enggano. Nous jetons l’ancre en fin d’après-midi pour une bonne nuit de sommeil.
17/03/2018
Notre dernier stop ravitaillement était il y a 1 semaine, notre stock de fruits et légumes est épuisé et nous avons encore une bonne semaine de traversée devant nous avant de rallier les iîles les du sud.
Nous accostons la jetée du ferry afin d’aller s’approvisionner en ville. Une ville ? Mais quelle ville ? Je pense que nous avons sous-estimé le sens du mot « isolé ». Il n’y a rien ici, rien à part des monticules de régimes de banane qui attendent d’être embarqués pour aller trouver acheteurs sur la grande île. Amusés mais un peu découragés, une petite dame finie par arriver avec dans son cabas des haricots verts.
Nous réussissons à la convaincre de nous revendre son butin en langage des signes, parce qu’évidement ils ne parlent pas un mot d’anglais ici… heureusement que notre Bahasat s’est bien amélioré et qu’on arrive maintenant à se faire plus ou moins comprendre avec des mots simples et de petites imitations qui amusent toujours nos interlocuteurs.
C’est bien beau tout ça mais avec un régime de bananes et quelques haricots on ira pas bien loin… la même petit dame me propose finalement de m’amener en scooter pour essayer de trouver mon bonheur. Sans une once d’hésitation je saute derrière elle et nous voilà parties à toute vitesse dans des sentiers de sable ou je m’accroche tant bien que mal avec ma nouvelle copine qui rit aux éclats.
Nous passons quelques habitations ou les gens amusés nous font de grands signes « Tiens un visage pâle sur notre petite île ».
Mais c’est que la route est longue et plus nous avançons et plus nous nous enfonçons dans la jungle et à chaque hutte mon pilote hurle des choses incompréhensibles ou les habitants sur leur pallier nous regardent tantôt avec un œil amusé tantôt avec un œil interrogateur. Après les histoires de coupeurs de tête à Nias, une question me titille l’esprit « et si j’étais en fait le prochain déjeuner ? »
Mais je suis vite rassurée lorsqu’au détour d’un petit sentier nous nous arrêtons devant une hutte en chaume ou fruits et légumes sont entreposés à même le sol dans des paniers tressés.
Et encore une fois merci à mon « timide » Bahasat, à coup de lima ribou (5,000), de tiga blas ribou (13,000) de wartofel (carrot) et de bombay (oignons) je réussi à communiquer avec les locaux hilares et m’acheter tout ce dont j’ai besoin.
De retour au bateau après 1h30 je retrouve Max qui s’exclame rassuré « je croyais que tu t’étais fait enlever par des gangsters de bananes ! » Fou rire général !
18/03/2018
Inventaire des placards du bateau pour savoir nos options repas mais surtout si on ne manquera pas de chocolat.
On suit la météo d’un œil attentif car un cyclone menace au nord-ouest de l’Australie. Nous devons faire un choix : affronter les nombreux porte-containers de la mer de Java ou des houles 4m et 30 nœuds de vent dans l’océan Indien. Le choix est vite fait, nous fuyons le mauvais temps et allons à la rencontre de ces monstres transporteurs de marchandises.
Pas un souffle, pas une ride, la mer est un lac. Tea time sur le pont et coucher de soleil sous nos yeux émerveillés.
19/03/2018
Encore une journée de calme plat, idéal pour rayer quelques tâches de notre « to-do list » et faire un peu de bricolage. En se rapprochant du détroit de Java nous apercevons des falaises et des volcans qui fument mais surtout cargos, ferries, bateaux de pêche. Il faudra être très vigilants pour les jours à venir.
Coucher de soleil « OH LA LA !! » pour clore cette belle journée.
20/03/2018
Cargos et dauphins au lever du soleil. La journée passe tranquillement.
21/03/2018
Au milieu de la nuit ça commence à souffler sérieusement. Même dans les mers intérieures ce sacré cyclone australien se fait ressentir. Vestes de navigation et harnais, là ça ne rigole plus. En vent arrière nous roulons de gauche à droite et tout voltige dans le bateau.
23/03/2018
Calme plat ce matin, le mauvais temps est passé. Nous nous rapprochons de Lombok.
24/03/2018
GILI AIR LOMBOK
Les îles Gili au nord de Lombok ont su profiter du succès de Bali pour attirer des touristes. Comme elles ne sont pas très grandes, il n’y a pas de véhicule sur ces petites iles. On se déplace à pied, à vélo ou en calèche. Mais ces petits poneys ornés de leurs clochettes et pompons de toute les couleurs font peine à voir. Mal menés par leurs maîtres ce sont eux les premières victimes de l’afflux touristique que rencontre ces îles.
Après 8 jours à ne pas bouger la première chose que nous faisons après avoir jeté l’ancre est d’enfiler masques et palmes et de sauter dans le premier bain blanc que nous voyons. Il n’y a pas grand-chose à voir mais c’est tellement bon de faire travailler ses muscles mis au repos pendant plusieurs jours.
25/03/2018
Nous attendons ce matin de nouveaux visiteurs qui passent dans le coin. Tristan et Anne-Sophie nous arrivent tout droit de Bali sur leur ferry. C’est toujours tellement chouette de retrouver des amis comme ça au bout de monde et de partager notre aventure avec eux.
Nous partons pour une plongée histoire de se dégourdir les jambes. C’est triste de voir les déchets et coraux. Mais nous faisons malgré tout de belles rencontres sous l’eau.
Avant de bouger, une visite et un bon déjeuner sur l’île s’impose. Décontractée mais branchée Gili Air abrite des petits restaus et hôtels pieds dans l’eau avec un charme fou.
GILI TRAWANGAN
Est réputé pour être l’Ibiza Indonésien. Et nous avons plusieurs choses à fêter. Notre traversée qui s’est déroulée comme un charme, l’arrivée de nos mousses de passage, le départ futur de Jean-jean, notre parcours jusqu’ici, le choix de cette aventure, les mois à venir… Bref toutes les occasions sont bonnes pour faire chanter nos verres et balancer nos postérieurs.
26/03/2018
Réveil moins dur qu’on ne le pensait pour prendre la mer en direction du sud. Nous devons rallier Ray Marine à Gili Gede où nous laisserons le bateau pendant le mois d’avril alors que nous rentrerons à Maurice.
GILI GEDE
Arrivée en fin d’après-midi au nord-est de l’ile ou nous profitons des belles couleurs de fin de journée.
27/03/2018
Apéro sur une petite île paradisiaque avant de se diriger vers la marina.
A l’heure du déjeuner, petit problème il n’y a plus une goutte de gaz sur le bateau. Heureusement nous avons du charbon et voilà des crevettes au beurre et un étouffé de chouchou version papillote en train de crépiter sur le feu.
Au détour d’une petite baie nous voyons au loin les mats des voiliers, la marina n’est plus très loin et Alalila est tout excitée de rencontrer ses nouvelles copines pour le mois à venir.
Sur l’autre rive des lumières scintillent sur la berge. Nous nous dirigeons vers elles et découvrons un petit Guest House gérait par Nico, un français. On s’y sent bien tout de suite. L’endroit est relax, cosy et le personnel chaleureux, on tombe sous le charme !!
Si vous passez par Lombok je vous recommande ce petit coin.
PALMYRA INDAH BUNGALOWS:
Mail : palmyraindahlombok@gmail.com
28/03/2018
C’est le jour du départ. Un peu de rangements dans le bateau et nous voilà rendus sur l’autre rive chez Nico pour profiter de nos derniers moments avec Tristan et Anne-Soph avant de s’envoler pour Kuala Lumpur, puis Maurice.
Alors que l’on se prélasse sur la terrasse de Nico l’on se rend compte que cela fait plusieurs jours que nous sommes sur le mauvais fuseau horaire et finalement l’heure et demie qui nous reste se résume à 30 minutes à la course. On engloutit notre déjeuner, filons vers le bateau, embrassade avec les copains et nous voilà dans le taxi direction l’aéroport avec Jean.
Notre prochain mois à Maurice sera rythmé d’amour et d’amitié. Une nouvelle aventure commence mais ce ne sera pas la nôtre.